Details
Contexte
L’approche à la résidence se fait depuis le Sud du site. Dès l’arrivée le concept d’enceinte en bois est mis en évidence par l’horizontalité des bandeaux superposés qui se déploient d’Est en Ouest. L’enceinte de pruche évolue d’une matérialité semi transparente, qui cache une cour intérieure à l’entrée de la maison, vers une matérialité d’enveloppe plus conventionnelle. Les grandes fenêtres horizontales offrent déjà des reflets de la nature et du lac avoisinant.
L’objet de bois qui en résulte est encré solidement au sol par la continuité de l’enceinte, transformée en béton mais conservant les traces des planches de pruches, comme du bois fossilisé. Du côté Ouest, une pièce moustiquaire profite des couchers de soleil, tandis qu’à l’Est l’atelier/garage regroupe les usages techniques de la maison et contribue à protéger du vent et définir la cour intérieure servant de terrasse.
Équilibre, matérialité et réutilisation
Les clientes, âgées et fatiguées par l’accumulation des choses superflues, ont manifesté dès le début du projet un retour vers un mode de vie équilibré, aux technologies simples et aux matériaux exigeant peu d’entretien. Ainsi, la maison se distingue par une empreinte au sol réduite, l’absence de système mécanique complexe et son approche vernaculaire.
La mise en place de principes passifs pour assurer une bonne ventilation et des gains solaires contrôlés ont permis de ne pas utiliser de système traditionnel de CVAC. Combinées à une enveloppe et un vitrage dont l’isolation surpassent les normes, une ventilation naturelle traversant Nord-Sud et des débords de toiture bien orientés en fonction de l’ensoleillement, les variations de relief de l’enceinte de pruche agissent tantôt comme brise-soleil, tantôt comme paroi structurale ou comme écran semi transparent. Ces principes simples assurent le confort des occupants et permettent de minimiser l’apport de chaleur en été.
Le bois de pruche local qui constitue le matériau principal de la résidence est laissé naturel et prendra la patine grise des intempéries. La maison pourra ainsi se fondre lentement avec le milieu naturel et les arbres qui habitent déjà le lieu. L’utilisation de matériaux locaux, tel les planches de grange récupérées et retravaillées pour composer le mobilier intégré et l’escalier central assure un lien direct avec les bâtiments ruraux qui sont des témoins de longévité et de durabilité. L’installation, sur l’ensemble du rez-de-chaussée, d’un dallage de pierre polie récupéré des murets agraires des environs, permet d’agir comme masse thermique. Le confort, la simplicité et la chaleur des matériaux choisis sont propices à l’ambiance familiale souhaité par les clientes et accompagnent avec subtilité les arômes de conserves et de tartes au sucre qui mijotent à la cuisine !
Deux soeurs à la campagne
Le concept de la maison reprend naturellement cette idée de traces paysagères pour définir l’espace domestique. Ainsi, l’idée de clôture de bois est réinterprétée ; implantée au centre du site cette dernière se retourne sur elle-même, à plusieurs reprises de façon ininterrompue, pour définir une enceinte qui enclos le programme. Depuis le sol, le bandeau de bois s’élève et enveloppe les espaces de vie en modulant les ouvertures de la maison. La variation des vues panoramiques permet une ouverture, des expériences paysagères multiples avec la nature et le lac. Outre cette variation des vues, la simplicité et l’organisation volumétrique de la maison reposent simplement sur cet élément d’ancrage au site et crée un lieu de vie contemporain, inspiré par la typologie vernaculaire des bâtiments agricoles et des constructions Cantons de l’Est.
Client : Anonyme
Lieu : Lac Memphrémagog, Qc
Date d’ouverture : 2016
Surface : 2800 pi2
Budget : N/A
Architecte : ACDF Architecture
Ingénieurs structure : Jean Marc Dugré
Entrepreneur : Constructions Boivin
Photographe : Adrien Williams
2017 – American Architecture Prize, Maison sur le lac